Témoignage de Pascale

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Rencontre 28 mai 2011Tout d’abord, je voudraisvous remercier de m’avoirinvitée à témoigner auprès de vous de mon histoire. C’est important pourmoi de me dire que monparcours peut aider d’autres personnes, peut encourager d’autres jeunesfemmes à imaginer l’impensable idée d’être maman quand on est atteinted’un handicap moteur.Je suis une maman célibataire de deux enfants.Mon fils Corentin…

21 septembre 2023

Rencontre 28 mai 2011
Tout d’abord, je voudrais
vous remercier de m’avoir
invitée à témoigner auprès de vous de mon histoire. C’est important pour
moi de me dire que mon
parcours peut aider d’autres personnes, peut encourager d’autres jeunes
femmes à imaginer l’impensable idée d’être maman quand on est atteinte
d’un handicap moteur.
Je suis une maman célibataire de deux enfants.
Mon fils Corentin a douze ans et sa soeur Althéa va
avoir 8 ans.
Quand j’avais 15 ans, je voyais deux manières de
réussir ma vie : avoir un bon un job ou être mère,
donc femme au foyer.
UN bon job ? J’étais une élève moyenne, et un boulot assise dans un bureau du matin au soir ne me
disait rien. Par contre, être photographe sur le terrain, cela m’aurait plu. Mais ce serait un peu galère
en béquilles, non ?
MERE ? A l’âge de 8 ans, il m’a été dit que je ne
pourrais pas avoir d’enfants. Pourtant, je rêvais d’en
avoir. Une solution était l’adoption. Cependant-on
confié un enfant en vue d’adoption à une mère qui
se déplace avec deux béquilles ?
J’avais également une mauvaise image de moi.
Je me voyais comme femme handicapée, un poids
pour mon entourage, entre les soins de santé, les
limites physiques vitales et le corps qui s’abime, ce
que j’appelle l’usure locative (qui devait me mener à
la chaise roulante avec les années).
Aucun homme réaliste/sensé ne pouvait aimer
une femme handicapée !
Je n’avais donc pas une excellente vision de mon
avenir.
Et puis, j’ai rencontré des hommes qui se sont
épris de moi.
Ainsi, à 22 ans, j’ai rencontré le père de mon fils.
Avoir un enfant était vraiment important pour moi.
J’ai consulté un spécialiste en génétique et pris de
l’acide folique trois mois avant la conception. Mais
jamais, je n’ai pensé une seule seconde à la difficulté de porter ou de gérer un enfant par après.
Je suis tombée enceinte à ma grande joie. Mais
j’éprouvais aussi la peur de devoir prendre la décision de le garder ou non, de rester alitée 9 mois,
m’imaginant que ma colonne pouvait se dégrader
sous le poids du fœtus.
Comme toutes les jeunes mamans à l’époque, je me
suis acheté « Attendre un enfant » de Laurence
Pernaud et je me suis assidûment informée sur les
étapes de l’évolution du fœtus qui grandissait dans
mon ventre. Je m’extasiais sur la petite cacahuète,
puis la petite crevette et enfin, sur ce petit squelette.
La grossesse s’est très bien déroulée au niveau
de mon handicap.
En dehors des nausées courantes les trois premiers
mois chez les jeunes mamans (et encore elles
étaient très soft), ma grossesse s’est bien déroulée.
En fin de grossesse, quelques troubles du sommeil
et par moment, mon fils jouait au trampoline sur ma
vessie, mais je n’ai rien éprouvé d’exceptionnellement contraignant.
Le souci que j’ai eu avec lui, c’est un placenta praevia : le placenta est placé sur le col de l’utérus et se
décolle lors des contractions quand l’utérus grandit
(ce qu’il fait surtout en fin de grossesse) mais c’est
un cas particulier. Le médecin attentif à la colonne
vertébrale n’a pas surveillé la position du placenta.
Corentin a dû resté en néonat durant une dizaine de
jours.
Pour Althéa, je n’avais pas pris d’acide folique avant
la grossesse-surprise, mais seulement quelques
semaines après.
Althéa s’agitait beaucoup plus
dans mon ventre et se cognait
sur ma vessie et sur mon estomac. Comme son frère, elle est
née pas césarienne car j’avais
le bassin étroit et ne ressentait
pas très fort les contractions
Si la cicatrisation après la césarienne de Corentin
fut douloureuse, celle après la naissance d’Althéa
se passa beaucoup mieux.
Quelques réflexions…
:
Etre une maman handicapée d’un enfant, c’était
pour moi me montrer à la hauteur peut-être plus que
les autres. Je devais avoir des enfants parfaits, les
éduquer correctement, autonomes. J’avais trop
entendu que c’était de la folie de vouloir un enfant.
Témoignage de Pascale

Rencontre 28 mai 2011
Le quotidien est-il compliqué avec des jeunes enfants ? J’étais seule avec ma fille. J’ai trouvé des
solutions : les parents, les amies, aides familiales
et ménagères, livraisons de repas, de courses
Il y a aussi les trucs et astuces que l’on trouve: le
hamac de bain, un caddy de supermarché prévu
pour enfants a remplacé la poussette (car plus facile à manipuler quand on a deux béquilles).
Il est vraiment important de se ménager un maximum. Notre enfant à besoin de notre énergie.
Mes enfants n’ont pas souci avec mon handicap.
Que dire aux copains et copines demandent ce que
j’ai ? Nous avons abordés le sujet très posément.
Je pense aussi que notre vision du handicap influence aussi notre communication: mon handicap
est là, il ne m’empêche pas de vivre. Il m’oblige à
vivre mes rêves un peu différemment.
Ma fille éprouvait plus de difficultés avec mes limites
physiques. Elle comprenait moins bien qu’il était
malaisé de la prendre dans les bras : mes enfants
me voyaient moi, pas mon handicap. Ils m’ont aidé
très spontanément. Mais nous parlons énormément
aussi.
Quand le père de mon fils a refait sa vie, j’ai eu
peur que sa nouvelle compagne, ne prenne ma
place, que mon fils l’aime mieux que moi. Mais
quand on est une maman, personne ne peut nous
remplacer.
Activités à faire avec eux:
Il y a les clubs de sport, stages, les cours de danse
en DVD ou télévisé. Je joue tous les sports de balle
assise sur un banc, avec les béquilles ou avec les
mains.
A côté, il y a des tas de choses que l’on peut faire
ensemble: chanter, lire, peindre, jouer des jeux de
société, plaine de jeux.
La position « assise par terre » permet de créer
une relation particulière, un lien que les mamans
pressées et stressées ne savent plus offrir à leur
enfant.
Depuis que j’ai une chaise roulante à la maison,
ma fille vient se blottir le matin sur mes genoux le
temps que son petit coeur se réveille.
Je veux dire qu’on s’adapte et les enfants aussi.
C’est parfois difficile mais la vie est ainsi faite.
Avoir des enfants n’est pas facile mais le regret
de ne pas en avoir eu n’est pas toujours plus
enviable à mes yeux.
Pascale
Témoignage de Pascale
Thérèse, Pascale et Nicole

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