L’actu’ insolite : une histoire de merde(s) ! Des coprolithes aux toilettes…

Source : Newsletter NeuroSphinx #15 D’après le blog « Chroniques du Néolithique: Héritages d’une révolution », par Alexandre Benmerah, Chercheur en biologie, INSERM, Institut Imagine Le terme coprolithe, du grec kà³pros « excrément » et làthos, « pierre », a été inventé pour nommer la matière fécale fossilisée, conservée par minéralisation ou par dessiccation. Leur étude est…
Source : Newsletter NeuroSphinx #15
D’après le blog « Chroniques du Néolithique: Héritages d’une révolution », par Alexandre Benmerah, Chercheur en biologie, INSERM, Institut Imagine
Le terme coprolithe, du grec kà³pros « excrément » et làthos, « pierre », a été inventé pour nommer la matière fécale fossilisée, conservée par minéralisation ou par dessiccation. Leur étude est devenue une spécialité, apportant aux archéologues de précieuses connaissances sur la vie passée, dans les domaines de la santé, de d’alimentation, de la parasitologie, et de l’évolution du microbiome.
Des méthodes récentes basées sur l’identification de produits de digestion des stérols ont permis d’identifier avec plus de précision le tube digestif dans lequel les coprolithes ont été produits. Par ailleurs, l’étude biochimique de la composition des coprolithes permet de documenter le régime alimentaire des premiers hommes, lequel peut être complétée par le biais d’analyses ADN. On peut également y retrouver des traces de parasites (oeufs de différents vers intestinaux) et étudier le microbiote par séquençage afin de suivre l’évolution de la flore intestinale à travers les âges. Les coprolithes constituent donc un complément très instructif et complémentaire aux autres études archéologiques et à celle des autres restes humains.
La plus ancienne déjection à avoir été étudiée est celle déposée il y a 50 000 ans par un Neandertal dans le sud de l’Espagne, au lieu dit El Salt, près d’Alicante. C’est la couleur de ce dépôt et sa fluorescence en lumière bleue qui ont mis les archéologues sur la voie de sa réelle nature, confirmée par la présence de lipides dérivés du cholestérol spécifiques des déjections humaines même archaà¯ques (coprostanol et 5àŸ-stigmastanol). L’analyse des lipides contenus dans cet artefact a aussi permis de confirmer que Neandertal se nourrissait de viande, comme on le supposait depuis longtemps, mais aussi de végétaux, graines et autres baies, et qu’il n’était donc pas exclusivement carnivore.
L’analyse de ce précieux coprolithe a aussi permis de caractériser la flore intestinale néandertalienne et révélé qu’elle contenait des espèces de bactéries dont certaines sont encore présentes dans l’espèce humaine 600.000 ans plus tard..!
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